Timo - De l'agroalimentaire industriel à créateur d'une ferme pédagogique

25 mars 20172 min de lecture

Dernière mise à jour : 11 févr. 2020

Rancho Mastatal, Costa Rica

Avec Robin, ils sont les fondateurs du Rancho Mastatal. Timo respire la bienveillance, c’est lui qui nous fait visiter le Rancho. Il est gentil, a l’air très patient et heureux de nous raconter l’histoire du lieu. Timo a un diplôme en agriculture et en économie. A l’époque de ses études, il faisait l’été des petits jobs dans la construction. Tout frais sorti de l’université, Timo est embauché dans une grosse entreprise d’agroalimentaire. C’est la désillusion et la dépression. Un livre en particulier lui parle tout particulièrement : Bitter Fruit, qui raconte l’histoire de Chiquita, une grosse entreprise de l’agroalimentaire qui ira même jusqu’à renverser le gouvernement du Guatemala en 1955 pour son propre profit. Il s’engage dans la Peace Core et se retrouve envoyé en Uruguay où il découvre l’organic farming. A son retour, il replonge toutefois dans l’agrobusiness avant de définitivement quitter ce monde pour finalement s’installer au Costa Rica et fonder le Rancho Mastatal avec une conscience aigüe des enjeux environnementaux de la planète ainsi qu’une volonté de fonder un mode de vie différent, hors du système standard de d’hyper-consommation et de dépendance.

Tout l’endroit est donc à l’image de cette philosophie aujourd’hui. Le chemin n’a pas été facile car quand ils sont arrivés, ils n’avaient rien d’autres que leurs rêves et tout à construire. Peu à peu toutefois, ils perfectionnent leurs techniques d’éco-construction et réalisent de superbes habitats dont les formes souples et harmonieuses s’intègrent parfaitement au mode de vie ouvert sur la nature qu’ils pratiquent. Il y a 7 permanents sur le lieu, une véritable communauté, qu’il faut gérer et animer, c’est le facteur humain le plus difficile nous dit Timo, plongé dans ses souvenirs au détour d’un chemin tracé dans la forêt nourricière. Si c’était à refaire, il nous dit aussi qu’il accorderait plus d’importance aux moments partagés en couple, il aurait essayé de ménager plus de temps pour leur couple. Au moment où nous le rencontrons, la gouvernance de la communauté est encore entrain d’être mise en place. Le fonctionnement en sociocratie est préféré et les moments de la communauté bien définis, cependant il reste à mettre en place des rôles bien établis ainsi que les relations, attentes et reconnaissances matérielles, d’autant plus difficile à définir a posteriori qu’il y a un historique et un existant, souvent basé sur l’évolution naturelle de la communauté et non sur des bases explicites et partagées. Pas facile mais Timo est gentil et optimiste, il nous parle avec douceur aussi bien des plantes que de sa vision du monde. Il y a un village autour de cette communauté nichée au milieu de la jungle, la vie autrement, loin de la lourdeur dévastatrice de l’industrie monoalimentaire, est son quotidien.