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Straw Hat Gardens - Invercargill - New Zealand - Fr

Photo du rédacteur: AlterculteursAlterculteurs

Nous arrivons au bout d'une petite rue. Derrière une jardin d'enfants, ils sont là. De belles planches bien arrangées et bien remplies de légumes au feuillage abondant d'un côté et de l'autre, des surfaces bâchées en préparation de futures planches. Deux petites serres, une pleine de tomates et l'autre avec les semis des prochaines rotations de légumes. Vous connaissez le diction "C'est qui est beau est petit"? Eh bien c'est comme ça ici!



Nous rencontrons là Jennifer et Mike. Coïncidence marrante, Jennifer est française! De la Nouvelle-Calédonie, où ils ont tous les deux vécus 6 ans avant de revenir dans la région natale de Mike en Nouvelle-Zélande. Ils ont été durant 8 ans des fermiers laitiers, prenant soin d'une ferme laitière pour le compte du propriétaire. Ferme énorme, un énorme troupeau et du coup, d'énormes investissements qui signifient une pression énorme pour faire mieux et plus vite tout le temps. 500 vaches à traire en 2h chaque jour. L'industrie à grande échelle qu'ils ont décidé de quitter pour prendre une direction opposée: du maraîchage bio-intensif sur petite surface, avec peu d'investissement et en circuit court. Ils suivent la master classe de Jean-Martin Fortier, un maraîcher canadien qui a développé une méthode systématique pour faire réussir des fermes en maraîchage bio sur petite surface.


Mike nous explique le système qu'ils ont choisi:

" C'est un système de planches permanentes, sans labour ou avec un minimum de travail du sol. Il faut bien s'occuper du sol donc mettre du compost, des thés de compost, de la matière organique... est très important. Un des aspects principaux est aussi la standardisation, tout doit être de la même longueur de façon à ce que ce soit facile de tout transférer d'un lit à l'autre. Un truc important sur une petite surface c'est de faire tourner les cultures. Dès qu'une culture est terminée, on met autre chose à pousser sur la planche, c'est la façon de devenir rentable sur une petite échelle."

C'est dingue quand vous regardez les photos, imaginez qu'ils n'ont commencé que 3 mois plus tôt! Cette surface cultivée était une prairie il y a 90 jours de ça! Leur premier marché était le dimanche avant notre rencontre. C'est incroyable ce qu'il est possible d'obtenir dans un temps si court quand on s'y prend correctement! Un temps même encore plus court car Mike et Jennifer ont encore des jobs à mi-temps pour le moment avec pour objectif d'arrêter quand ils gagneront assez avec leurs légumes.

Une fois que toutes les surfaces seront cultivés, ils pensent que la surface sera d'un peu plus d'un demi hectare. En ce moment, ils cultivent plus d'une quinzaine de légumes différents choisis principalement pour leur goût et leur couleur. Comme dit Mike à propose de ses clients: " C'est la couleur qui les amène à l'étal et c'est le goût qui les fait revenir." La gamme de végétaux est aussi limitée par la disponibilité des graines bio disponibles en Nouvelle-Zélande. Il y a quelques mois, ils avaient donc commencé par mettre les bâches sur les premiers endroits qui seraient cultivés afin de réduire l'herbe. Ensuite ils ont loué un petit tracteur avec une houe rotative pour travailler le sol. Les planches ont ensuite été réalisées à la main avec des pelles. Cette première partie a été faite alors qu'ils travaillaient encore à plein temps par ailleurs. Les planches ont ensuite été couvertes de bâches et découvertes progressivement à mesure qu'elles ont été plantées. Le sol n'est ensuite plus travaillé qu'avec la "broad fork" (sorte de grelinette).



Lorsque nous leur demandons le statut de l'agriculture biologique en Nouvelle-Zélande: "Le bio est encore un marché de niche ici en Nouvelle-Zélande. Il n'y a pas beaucoup de bio "mainstream" pourtant il y a une forte demande. Spécialement récemment avec les émissions de cuisine et les médias sociaux, les gens font plus attention à ce qu'ils mangent. Il y a de plus en plus de fermes en conventionnel qui se convertissent au bio ce qui est génial. Ici par contre, localement, nous sommes les seuls à vendre des légumes bio. Du coup quand nous sommes allés à notre premier marché dimanche dernier, on a été super bien reçu. Une dame venue à notre stand et regardant nos légumes nous a même dit: "On dirait un conte de fées!". Donc (croisant les doigts) on espère que ce n'est que la partie émergée de l'iceberg!"

Eh bien, quand ton stand a l'air d'un conte de fée, on dirait bien que Mike et Jennifer vont dans la bonne direction! Et les gens le voient tout de suite. Souvent on voit dans différents pays, la croyance qu'il n'est pas possible de gagner sa vue en faisant des fermes à petite échelle, spécialement en maraîchage, mais d'un autre côté, comme on voit là à Strawhat Gardens, de plus en plus de personnes motivées qui reviennent à la terre, les mains dans celle-ci, qui prouvent que c'est possible et cela les rend et rend les gens qui mangent leurs légumes, plutôt heureux!


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