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Nous découvrons la ferme de Pakaraka sur internet, on dirait que c'est un endroit assez réputé pour apprendre la permaculture. Quand nous contactons Yotam, il accepte de nous rencontre tout de suite et nous attendons avec impatience cette visite. Étonnamment, quand nous visitons d'autres fermes en market garden, nous réalisons qu'il fait aussi parti de ce groupe et comprenons rapidement qu'il intègre à la fois l'approche permaculturelle et le market garden.
Nous pédalons jusqu'à la ferme un matin et entrons sur un chemin de terre qui continue au-dessus d'un vieux pont de bois et nous montons la colline. Yotam nous accueille chaleureusement et nous présente à ses deux petites filles trop mignonnes. Pakaraka est une ferme dans une ferme en réalité. Yotam et sa famille partagent la terre avec les deux fermiers d'origine, Jeanette et Harry. Ils sont arrivés il y a 6 ans et sont dans leur cnquième saison quand nous y passons. Avec Jeanette et Harry, ils prennent soin des oliviers qui produisent à peu près 600kg d'olives pour l'huile et la conservation, de la forêt de chataîgniers qui peut même être une source de farine et de vaches et moutons dans les pâturages.
Sur la ferme elle-même, il y a une forêt comestible et un jardin maraîcher. L'endroit est conçu selon les principes de zoning de la permaculture, la maison, la station de lavage et packing ainsi que la chambre froide sont au centre avec les jardins autour d'un côté de la maison. La maison et tous les systèmes sont hors-réseau, des panneaux solaires fournissent l'électricité nécessaire et l'eau de pluie est récupérée , il y a aussi un biodigester basé sur les déchets de légumes pour produire du gaz de cuisine.
Ce qui est assez incroyable ici c'est que le design exploite chaque caractéristique du paysage. Il y a une surface plane au sommeet de la colline, c'est là que se situe à la fois la maison et la partie principale du jardin maraîcher. Quelques autres planches de culture sont situées sur les contours au début de la pente qui a été terrassée en quelques planches plates pour les légumes les plus loin du centre et qui sont principalement ceux qui restent le plus longtemps en place dans le sol. Les légumes arrivant le plus rapidement à maturité sont placés sur la surface plane. Il peut y avoir jusqu'à 8 légumes différents sur une seule planche de culture en une saison ! Une rotation longue est d'environ 4 à 8 mois pour les plus longues et une courte est de moins de 2-3 mois.
Le reste des pentes de la colline est occupé par la forêt comestible et par un enclos qui entoure le jardin maraîcher et où sont les canards et poules qui sont les gardiens protecteurs des plants, en mangeant toutes les limaces. Il y a environ 200 plantes pérennes plantées là et qui occupent différents étages de cette forêt. L'abondance sur une si petite surface, 1000m², est incroyable même avec seulement une petite serre qui est utilisée à la fois pour les tomates, dont les variétés différentes sont toutes greffées sur un pied d'une variété résistante aux maladies, et pour la nursery. Des tunnels en plastique (tunnels nantais) sont utilisés sur les planches pour prolonger la saison. Yotam met l'accent sur le fait d'acheter du bon matériel car il n'est pas spécialement fan du plastique mais s'il faut en acheter pour ses tunnels et ses bâches, il veut être sûr qu'il durera pour des dizaines d'années. Les bâches sont utilisées pour couvrir le sol pendant 2-3 months avant que le lit soit préparé et planté. Le désherbage ici prend environ 2-3h par mois et la seule politique de désherbage est de retirer l'herbe avant qu'elle ne monte en graine. Ceci est assisté du fait de la plantation en forte densité qui procure un paillage vivant et du bois concassé est utilisé dans les chemins et sur les planches en rotation longue. Yotam fait sont propre compost mais amène de l'extérieur les matériaux dont il a besoin pour celui-ci, algues et copeaux de bois, car il a besoin de beaucoup de compost – envrion 60m3 pour 1000m² de jardin.
Le maraîchage et la forêt comestible sont les revenus principaux de la ferme, les légumes et les fruits sont vendus sur des marchés de weekend pendant 6 mois de l'année et à une dizaine de restaurants et magasins. Son objectif un jour est de pouvoir cultiver et vendre suffisamment pendant 6 mois de l'année afin de pouvoir se consacrer à la ferme le reste de l'année. L'excès de production est donné à un refuge pour femmes. Yotam défend des prix corrects pour la nourriture bio en Nouvelle-Zélande. C'est important de conserver les prix à un niveau qui soit juste pour le producteur et pour permettre à la vraie de nourriture de retrouver son importance à la fois en tant que source de nutrition mais aussi de santé. Le budget des foyers concernant la nourriture est passé de 50% à une époque à 10-20% max, ce qui est beaucoup trop faible pour de la vraie bonne nourriture et pour un revenu décent pour les fermiers.
Yotam a une passion pour la vie durable et l'environnement depuis qu'il a 19 ans, de même pour sa femme. Tous les deux ont voyagé à travers le monde pour voir et apprendre à ce sujet. Ils sont accumulés ensemble beaucoup de savoir et le partagent à présent à travers différents ateliers et également en prenant 3 apprentis par an sur le site.
L'importance de ce partage et d'encourager les gens à avoir leur propre potager et/ou à vivre une vie meilleure pour leur santé et la planète, à prendre leur responsabilité aussi à propos de leur propre impact sur la planète, a poussé Yotam à organiser son système entier pour l'apprentissage. Du coup tout est arrangé avec des outils de communication comme de grands tableaux par exemple ainsi que des process standards au jardin afin que les choses tournent bien.
Avec une bonne organisation, Yotam dit que vous pouvez faire pousser tous vos besoins en légumes avec 6h de travail au jardin par semaine, 6h d'effort oui mais c'est possible. Comme sa maison est utilisée pour les ateliers et les cours des apprentis et qu'il y vit également avec toute sa famille, le projet suivant est de construire une maison juste à côté afin que l'actuelle puisse devenir un lieu dédié à l'apprentissage et la maison un lieu de vie privée. Pour ce projet, Yotam a choisi de favoriser également l'autonomie et la solidarité en communauté car il a pris un emprunt auprès de la « living economy savings » (l'épargne de l'économie vivante) qui fonctionne comme une banque « hors réseau » entre membres de cette épargne.
Nous sommes carrément impressionnés par son endroit, son énergie et ses convictions ainsi que ce design complet qui semble comprendre non seulement la ferme mais s'étendre bien au-delà dans sa propre vie ainsi que dans celles dont il croise le chemin.
PLUS D'INFORMATION
Site internet: www.pakarakafarm.co.nz
Facebook page: @PakarakaPermalculture
Instagram: #pakaraka
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