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Pendant que Thomas fait ses recherches sur la Nouvelle-Zélande, il découvre un personnage pas comme les autres. Yoshi est un japonais qui s'est installé sur l'île du Nord, à côté de Kaiwaka et qui est un inventeur génial utilisant l'énergie solaire et faisant la promotion d'un mode de vie durable. Sa maison entière est une expérience. Il faut qu'on le rencontre !
Quand Thomas le contacte pour lui expliquer notre projet, Yoshi accepte de nous rencontrer et de prendre le temps de nous expliquer son projet. Nous apprenons trop tard que nous aurions pu rester et l'aider, ce que nous aurions été ravis de faire, comme nous sommes accueillis et hébergés pour une nuit très gentiment et c'était une grande joie de rencontrer une personne aussi intéressante et passionnée.
Nos hôtes de woofing nous y déposent en voiture car ils refusent de nous laisser pédaler jusque là car il y a eu récemment un accident de voiture fatal et des camions chargés de ciment conduisent vite sur cette route de terre. Ils nous déposent devant une maison qui a un drôle d'air. Le rez-de-chaussé a l'air d'être construit comme une maison japonaise, le haut a vraiment l'air d'une expérience. Devant il y a un jardin potager. Yoshi a 81 ans dans quelques jours et nous accueille chaleureusement dans sa maison avec toute la gentillesse de l'hospitalité à la japonaise. Nous apprécions le déjeuner avec lui et un de ses amis, un allemand qui s'est installé de l'autre côté de la colline et qui nous ranconte plein d'histoires intéressantes notamment des histoires de constructions en bois incroyables sans clous.
Né en 1938, à Kobe, au Japon, Yoshi vit ses premières années durant la seconde guerre mondiale. Sa famille reçoit à peu près 35 yens par mois pour survivre alors qu'une pomme coûte environ 20 yens à l'époque. Il se rappelle avoir grandi en ayant faim tout le temps. Il devient acousticien. Quand il a 30 ans, il part aux Etats-Unis pour une année. Il réalise qu'avec plus d'argent, les gens veulent finalement plus d'argent plutôt que d'investir dans le développement spirituel de leur esprit. Il visite le monde de salle de concert en salle de concert pour sa spécialité.
En 1990, il participe en tant qu'acousticien à une étude assez large sur l'environnement de l'aéroport d'Osaka et étudie notamment la pollution sonore. Son contact avec ces problèmes environnementaux continue à alimenter sa prise de conscience, déjà éveillée lors de la crise de l'énergie des années 70. Durant ses voyages d'acousticien, il visite la Nouvelle-Zélande et à l'époque la terre est assez peu chère et le yen était fort. Il décide d'y acheter de la terre.
Sans expérience pratique avant, il décide d'y construire une maison expérimentale et écologique. Le rez-de-chaussé donc ressemble à une maison japonaise typique mais les murs sont très bien isolés. Les fenêtres peuvent être barrées avec des panneaux isolants. De plus il y a des petits trous dans le sol et dans le plafond que Yoshi nous explique plus tard. Son concept commence avec la captation de l'énergie solaire de façon durable c'est à dire sans panneaux solaires. Avec les panneaux solaires, on a tendance à oublier que le soleil peut faire bien plus que ça. Le haut de la maison est comme un serre, une pièce vitrée dont les murs sont peints en noir pour récupérer le plus de chaleur possible du rayonnement solaire. Cette chaleur accumulée crée une différence de température entre les niveaux les plus bas de la maison (incluant une cave souterraine). Du coup, à travers ces petits trous dans le sol, l'air frais remonte créant un effet rafraîchissant à travers la maison. De façon inverse, en hiver, il utilise un ventilateur de 20W pour pousser l'air chaud vers le bas, cet air en remontant, réchauffe la maison en même temps.
Il utilise l'énergie solaire pour faire l'eau chaude de la maison avec des tubes exposés au soleil et l'utilise aussi pour cuisiner, quoique cela demande un peu de préparation. Il a un « feu » solaire et un four solaire qui concentrent les rayons du soleil sur un point réduit grâce à des panneaux inclunés couverts d'aluminium. Une fois installé, il faut juste placer un plat avec les aliments à cuire sur ce point et la chaleur peut monter jusqu'à plus de 200°C. Il y cuit aisément des légumes, du riz ou fait du pain.
Il semble que quand on commence à réfléchir à quelque chose de durable et la création d'une vie plus en harmonie avec la nature, quelque soit l'endroit duquel vous commencez, que ce soit de la construction ou cultiver ses légumes, vous finissez inévitablement par repenser chaque aspect de la vie. Du coup, Yoshi a un jardin et même un petit champs de riz qui lui fournissent une bonne partie de sa nourriture. Les gens l'ont appelé de toute la Nouvelle-Zélande pour lui demander des conseils sur la culture du riz car ce n'est pas une culture typiquement locale. Ses toilettes sont connectés à un biodigester qui produit du gaz de cuisine. Quand il n'utilise pas le gaz ou le soleil, il a des petits « feux » chauffés au charbon de façon très efficace, qu'il n'utilise que peu. Les fonctions vitales comme l'énergie pour cuire sont couvertes donc de plusieurs manières.
Sa consommation d'électricité est réduite au minimum mais inclus quand même le confort moderne, il y a des petites pompes ici ou là, quelques ampoules, un ordinateur et une petite machine qui sépare le son du grain de riz après sa récolte ainsi que la machine à laver. La cave est fraîche et utilisée pour la conservation de la nourriture comme des bocaux stérilisés, des conserves, des pommes, du vin...etc. donc il n'a pas besoin de réfrigérateur. En tant que scientifique, Yoshi a des capteurs dans sa maison expérimentale afin de mesurer la température et le taux d'humidité et ainsi valider l'expérience. Il a aussi pas mal de petits gadgets comme un petit moteur sterling juste pour la démonstration de ce qu'il est possible de faire et s'en inspirer pour réaliser de nouvelles inventions pour la vie quotidienne. En tant que chercheur universitaire, il a également développé une façon de présenter cette façon de vivre et synthétiser les points principaux afin de mener, selon lui, une « vie durable ». Vous pouvez la trouver ICI sur son site.
Un des points qui nous touche est le fait que ce mode de vie durable n'est pas complet sans l'art et la culture, le vernaculaire. Yoshi a un petit amphithéâtre avec une très bonne acoustique (bien sûr!) qu'il a beaucoup utilisé pour organiser des festival de musique et autres performances, faisant de grandes fêtes chez lui, connectant les gens entre eux et créant ainsi un sens plus large du partage et de la communauté qui est si important pour recréer une connexion avec la vie elle-même.
Dans l'ensemble, nous avons été absolument charmé et impressionné par ce qu'il a créé et comment il mène sa vie. Yoshi est un super enthousiaste qui communique bien sa joie de vivre et semble avoir vécu et vivre une vie riche et ouverte d'esprit comme on le voit dans son sourire et ses yeux pétillants lorsqu'on le rencontre.
PLUS D'INFORMATION
Site internet: www.ecohouse.co.nz
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