top of page

Crystal Waters - Queensland - Australia - Fr

Photo du rédacteur: AlterculteursAlterculteurs

Crystal Waters est né durant une vague de naissance des communités en Australie dans les années 70. Cette vague portée dans le monde entier a atteint l’Australie sous la forme d’un énorme festival en 73, l’Aquarius Festival.

Auparavant, fin des années 60, Bob Sample achète 640 acres de terrain dans la Mary Valley, près de 260ha dans l’idée d’y créer un élevage de chevaux d’endurance parfaitement adaptés pour les longues distances australiennes. Il y développe notamment un business touristique autour des randonnées à cheval.

C’est ainsi qu’alors que cette vague hippie traversait le pays, Bob Sample finit par créer une communauté. Celle-ci se forme d’abord parmi les proches et les amis qui gravitent autour de lui puis finit par attirer des personnes qui souhaitent rejoindre une communauté. Bob Sample met à disposition de la terre et la vie communautaire s’organise ainsi de façon spontannée. A la fin des années 70, la communauté sent le besoin de se créer une entité légale pour exister et crée une coop où tous les membres de la communauté prennent des parts. La participation financière à la coop est libre puis fixée à un montant très faible.

Au milieu des années 80, la communauté de Crystal Waters contient une douzaine de foyers et près de 100 personnes dans la coop. Toutefois, un désagrément survient et la communauté éclate, près de la moitié des membres s’en vont. Désemparés, les membres de la communauté cherchent à rénover les fondations implicites de la communauté. Ils se rapprochent de la mairie voisine et divisent la propriété en lots. Chaque membre aura un lot, un acre chacun soit environ 4000m². Le ticket d’entrée qui n’était que symbolique pendant la coop monte à 20 000 AUD afin d’impliquer les membres de la communauté. Les infrastructures communes et le reste du domaine sont attribués à un « body corporate » dirigé par un board de membres de la communauté. La coop est conservée, plus par sentimentalisme que par réelle utilité mais également dans l’espoir de mettre sous son aile l’ensemble des activités entrepreneuriales de la communauté.



Crystal Waters devient donc un éco-village avec une gestion commune des infrastructures, notamment celles mises en place suite au rapprochement avec la mairie et la « normalisation » du village et conservant la possibilité de créer des projets communs mais la communauté de fait des origines n’est plus. Notre guide nous explique que pour certains il y a assez de communauté, avec des activités communes, des lieux communs et certains projets et pour d’autres, comme lui, cela manque de communauté. Les lots privés étant déjà très grands, il est difficile de s’en occuper et de réaliser des activités colletives sur le terrain commun. C’est peut-être un défaut de design se dit-il.

C’est un éco-village qui a du succès puisqu’il abrite à présent près de 250 membres qui vivent là de façon permanente et plus encore en comptant ceux qui y viennent périodiquement. Le village est basé sur un design en permaculture mais la réalisation de celui-ci est encore à terminer notamment car les projets communs ont peu de succès. Toutefois, la disposition des différents lots et des infrastructures est réfléchie, les chemins et routes du village suivent les contours du relief. Les habitations sont organisées en cluster afin de créer à l’intérieur de ce grand espace des petits espaces d’entraide et de vie en commun. Selon les habitants, certains clusters marchent et d’autres moins.

Il y a un projet de créer un petit hameau pour les personnes qui deviennent âgées et auront besoin d’être soignée par d’autres. Ces personnes, dont certaines sont parmi les fondateurs, n’ont pas tellement envie de quitter le village mais les lots sont trop grands et ils souhaitent également laisser la place afin de renouveler la population. De plus cela créerait des jobs pour ceux du village qui s’impliqueraient dans ce projet.

La plupart des personnes ont des jobs hors de la communauté mais certaines travaillent soient dans le café ou la boulangerie, qui sont des entreprises individuelles pour lesquelles la coop met à disposition de la terre et des locaux, soient elles travaillent pour le body corporate dans la gestion d’ensemble, soient elles proposent des services à la communauté tels que des soins de massage par exemple ou des cours de langue,..etc. Il n’est pas facile de vivre entièrement dans l’éco-village et d’obtenir assez pour vivre quoiqu’en vivant frugalement, ce qui est le cas de beaucoup des habitants, cela reste accessible.

En terme d’autonomie, l’eau est disponible à travers divers rivières et barrages et chaque habitation possède son réservoir d’eau de pluie (comme dans la plupart des maisons à la campagne en Australie finalement), il y a quelques panneaux solaires pour l’électricité mais étant donné les arbres immenses, le rendement n’est pas terrible, le village est donc connecté au réseau, même si beaucoup chauffent quand même leur eau au soleil. Il n’y a pas de projet global pour créer une autonomie énergétique au niveau du village dans son ensemble, ni concernant l’alimentation, chacun ayant son lopin de terre à utiliser comme bon lui semble.



Plutôt qu’une communauté ou un village en permaculture, certains murmurent que c’est un « lifestyle » village. On y vient pour expérimenter une façon de vivre différente mais pas non plus radicalement différente. Ce qui convient parfaitement à certains et moins à d’autres, comme pour tout finalement.

Le facteur humain est toujours prédominant dans le fonctionnement des communautés et son évolution façonne la forme et le contenu de la communauté. Lors de notre visite, nous avons pu profiter du camping, très bien installé et qui comme partout dans Crystal Waters a fait la part belle à la vie sauvage qui s’y invite nonchalamment. Ainsi des kangourous se prélassent un peu partout, très proches de nous. Le matin, nous nous retrouvons sur la place du village entourée de la boulangerie et du café, là on retrouve beaucoup d’habitants qui prennent le petit déjeuner, discutent, rigolent, jouent avec les enfants assez nombreux. Nous prenons quelques viennoiseries, la boulangerie est tenue par un couple français, c'est la fin de la matinée alors ils nous donnent ce qui reste pour une poignée de dollars car la boulangerie ferme ensuite. Pragmatique et sympa. C’est un style de vie agréable dans un cadre naturel magnifique. Certes il ne s’agit plus de la communauté des origines où la vie s’y était structurée de façon spontanée et solidaire mais on y ressent encore cette volonté de vivre une vie simple et joyeuse. 




PLUS D'INFORMATION



VIDEOS REALISEES SUR LE LIEU





10 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page